La cérémonie organisée par la FNDIRP (Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants Patriotes du Jura) et l’Amicale Régionale de Neuengamme à l’occasion du 75e anniversaire de la libération des camps de la mort initialement prévue en 2020 a dû être reportée pour cause de pandémie. C’est donc le 77e anniversaire qui sera célébré le samedi 23 avril en début de soirée au cours d’une cérémonie scénographique particulière que Pascal Hugonnet, le président de ces deux associations nous présente : « Au-delà de l’hommage rendu aux 1 231 déportés jurassiens dont 671 ne sont pas rentrés des camps, nous tenons à rappeler que c’est l’aveuglement d’un peuple pour un leader fasciste qui a causé cette situation dramatique et malheureusement lorsqu’on voit la situation en Ukraine, cette fascination existe toujours avec les mêmes exactions commises. Il est donc de notre devoir moral de rester vigilant et de combattre toutes les formes d’exclusion et d’extrémisme. Comme écrivait Primo Levi : « Oublier le passé c’est se condamner à le revivre ».
Avec le soutien de l’État et de toutes les collectivités territoriales et associations, nous avons imaginé une scénographie de nuit le samedi 23 avril à 20 h 45 au monument départemental de la déportation. Nous avons contextualisé cette période, dans des décors rappelant cette période terrible avec une scénographie qui intégrera des figurants portant la douloureuse histoire de la Déportation et avec des projections sur grand écran et des jeux de lumière. Il ne s’agit pas d’un spectacle son et lumière, mais nous avons tenu à mettre en perspective l’univers concentrationnaire dans sa dimension particulière avec des séquences mémorielles portées par des élèves de collèges et de lycées qui seront nos futurs ambassadeurs de la mémoire. Cette cérémonie scénographiée ouverte à tous, est en quelque sorte le prolongement du message porté par les déportés après la guerre : « Plus jamais ça ». Malheureusement, force est de constater que dans cette période pleine d’incertitude au niveau mondial, face aux résurgences du racisme, de l’antisémitisme, du négationnisme, du rejet de l’autre, l’hommage aux déportés et aux victimes des génocides ou de la répression prend encore tout son sens ».