Monique Rigoulet, une figure emblématique de Conliège, est une mémoire vivante du village. Née Duranton, le 21 février 1930 à la Chaux du Dombief, où ses parents tenaient une boucherie, Monique Rigoulet est arrivée à Conliège à l’âge de 10 ans. « Mon père avait trouvé une place de « maquignon », il s’occupait du bétail à la boucherie Gandelin », poursuit Monique, « C’est à l’école et au chalet où tous les jeunes du village se retrouvaient le soir que j’ai rencontré mon futur mari Maurice.». Ils se sont mariés le 26 juillet 1952 devant le maire M. Aumaître et ont obtenu la bénédiction du curé Dalloz par une belle journée d’été.De cette union naquirent deux enfants, Didier en 53 et Sylvie en 59. Monique raconte la suite « Il a fallu travailler et c’est comme ça que je suis rentrée à la Vache Sérieuse de chez Grosjean, les concurrents de la Vache qui Rit ; c’était une bonne maison mais ce n’était pas toujours une sinécure, on travaillait 70 h par semaine et on allait travailler à pied ou à bicyclette depuis Conliège (8 km aller et retour). J’ai pris ma retraite à 58 ans après 42 ans de bons et loyaux services. Ça fait donc 36 ans que je suis en retraite. Pendant la guerre on a dû subir les visites dans nos maisons des cosaques de l’armée Vlassov qui ont embarqué 25 jeunes Conliègeois, dont treize d’entre eux seront déportés à Neuengamme et cinq seulement sont revenus. Heureusement, mon Maurice est allé se cacher dans la grotte à Nachon. Après la guerre, on s’amusait à courir et à s’accrocher après le tacot qui traversait le village. C’était l’époque où il y avait plein de commerces dans le village 5 épiceries, 3 boulangeries, deux boucheries, 3 cafés restaurant, un savetier, un électricien et meme un diamantaire. C’était le temps des amis, on se retrouvait le samedi soir pour jouer aux cartes et boire un petit coup de mousseux du Jura.
En 1962, nous avons voulu faire construire notre maison dans le nouveau
lotissement du châtaignier qui venait d’ouvrir et comme on n’avait pas beaucoup
de sous, on a creusé nous même les fondations avec des amis mais une grosse
inondation a tout emporté. Il a fallu faire intervenir des professionnels et
notre maison construite par l’entreprise Ranzoni est toujours debout. Ma belle-mère
dont je me suis occupée pendant 42 ans chez moi tenait le tabacs journaux si
bien que je lis le journal, aujourd’hui Le progrès, depuis 62 ans ».. Son mari Maurice nous a quittés en janvier 2021, après 69 ans de
vie commune. Monique Rigoulet, une femme au grand cœur et à la mémoire
exceptionnelle, continue de faire vivre l'histoire de Conliège.