Une figure du chef-lieu, voire de la région, vient de disparaître. Pierre Broutet s’est éteint au lendemain de ses 89 ans, à la maison de retraite de « La Chatelaine » à Montmorot, où il se trouvait depuis 2013 après une hospitalisation de quelques mois et un séjour à l’Epad de Saint-Amour. L’attention de son épouse Marie Joseph, de ses enfants, les visites de ses nombreux amis l’ont aidé à garder sa jovialité naturelle en lui permettant de parler, d’échanger, de se remémorer notamment des anecdotes récoltées au cours d’une vie dynamique et bien remplie.
Pierre Broutet est né à Chissey-sur-Loue le 28 octobre 1925, troisième enfant d’une fratrie de deux garçons et deux filles. Il est âgé de 5 ans lorsque sa famille rejoint le chef-lieu. Sa formation de tabletier l’entraîne à débuter sa carrière professionnelle dans l’entreprise Aucler pour la poursuivre à la tabletterie Verguet et la terminer chez la maison Fontray à Poligny, dans la vente et la représentation de meubles.
En 1964, Pierre Broutet épouse Marie Josèphe Rabuel devant le maire Victor Saint-Barbe, union bénie par un ami de la famille, Mgr Sauget. Deux enfants, Véronique et Jean-Marc, viennent réjouir le couple comme le feront plus tard trois petits-enfants.
Jeune, Pierre se retrouve dans les rangs de l’Espérance conliégeoise, pratiquant gymnastique, théâtre, basket-ball, musique. Les Conliégeois le portent à la mairie où il siège durant quarante-quatre ans, d’abord comme conseiller municipal puis en tant qu’adjoint, ayant travaillé auprès de six maires.
Le côté social de Pierre est profond. Intra-muros, durant près de soixante années il œuvre fortement au sein du Centre communal d’action sociale comme il s’investit aux côtés de son épouse dans l’action cultuelle de la paroisse. Hors les murs, ses interventions sont nombreuses et diversifiées auprès de l’APEI, de l’école de la Salle, du Secours catholique, pour ne citer que ces institutions, mais également comme brancardier à Lourdes dans l’hospitalité jurassienne.
Pierre était très marqué par la déportation et la mort de son frère l’abbé Jean Broutet, à la suite de la rafle du 11 juillet 1944 au sein du village par les Allemands. Il avait rejoint l’Association des familles de déportés et s’astreignait à visiter plusieurs camps de concentration. A son retour de l’un d’eux, Neuegamme, lieu de détention de son frère, il avait rapporté de la terre déposée aujourd’hui sur le monument aux morts implanté au cimetière de Conliège.
Les obsèques de Pierre Broutet se sont déroulées, lundi, dans l’église Notre-Dame de Conliège, en présence d’une innombrable assistance.